Premier livre de statuts et de serments d'Ammerschwihr (1448-1485) - ADHR E dépôt 4 BB 1



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folio 35v

Harnoch stott begriffen wie sich die brotbecker halten söllen

Item die brotbecker söllent kein brotverkouffenbrot verkouffen, es sie denn vorhin geschouwet von eim stetmeister oder von deme, dem das enpfolhen wúrt. welerWeler daruber verkoufft, es sie wis oder rucken, der bessert vV ß stebler, so dick ers tüt.

Item welher brotbecker an dem mentag brott veil hettveilhett oder am zinstag zü consheinConshein77, der sol ouch durch die wüche hie veil hanveilhan. So dick er daron ist, so bessert er vV ß stebler

Item die brotbecker, die nit zü mergkt varent vndund aber hie veil gütveilgüt bachent, die sollent ouch durch die wüch brott haben. wöllicherWöllicher daron ist, der bessert vV ß stebler alz vor stat.

Item es söllent ouch die brotbecker nit dann helwert noch pfeningwert bachen, si wöllent es dann zü merckt füren, so mögent si wol leibe bachen, die si enweg fürenenwegfüren. Si söllent es aber nit hie veil hanveilhan. werWer das daruber tett, der bessert vV ß stebler.

Item die brotbecker sollent ouch durch die wůche heilwert und pfening wertpfeningwert brot bachen. anAn wem das gebrest, der bessert vV ß stebler.

folio 36r

Item welher brotbecker zů klein bachet vndund das die schower erkennent, der bessert vV ß rappen78. vndUnd wie in die schower das brott heissent geben, also sol ers ouch geben vndund nit túrer. woWo er das daruber tett, der bessert vV ß stebler.

Item weler brotbecker husfúr79 bachet, der sol von einem vierteil nit me nemen denn viijVIIIvndund keinen teisemen80. Welher daruber me lons oder teisemen neme, der be-ssert ijII ß stebler.

[🗙]

Règlement des boulangers

Les boulangers ne doivent pas vendre de pain qui n'a pas été auparavant contrôlé par le stettmeister ou la personne à qui cette tâche a été confiée. Celui qui le ferait quand même, que ce soit du pain blanc ou de seigle, paiera une amende de cinq sous de Bâle chaque fois qu'il l'aura fait.

Le boulanger qui vend du pain le lundi ou le mardi à Kientzheim est tenu d'en vendre à Ammerschwihr toute la semaine, sous peine d'une amende de cinq sous de Bâle.

Les boulangers qui ne vont pas vendre au marché mais cuisent à Ammerschwihr du pain pour le vendre sont tenus de proposer aussi du pain toute la semaine, sous peine d'une amende de cinq sous de Bâle.

Les boulangers doivent vendre des [petits] pains au prix d'un demi-denier ou d'un denier, sauf s'ils veulent aller les vendre du marché, auquel cas ils peuvent cuire des miches, pour les vendre à l'extérieur, mais pas à Ammerschwihr. Le contrevenant paiera une amende de cinq sous de Bâle.

Les boulangers doivent vendre toute la semaine des pains d'une valeur d'un demi-denier ou d'un denier ; celui qui manquerait à cela paiera une amende de cinq sous de Bâle.

Si un boulanger cuit des pains trop petits et que les contrôleurs le voient, il doit payer une amende de cinq sous de Rappen et doit vendre le pain au prix fixé par les contrôleurs, et pas plus cher, sous peine d'une amende de cinq sous de Bâle.

Lorsqu'un boulanger cuit du pain à domicile, il ne doit pas prendre plus de huit deniers pour un rézal, et pas de levain. Celui qui se ferait payer plus ou prendrait du levain paiera une amende de deux sous de Bâle.


 Notes

77. Kientzheim, situé à environ 1 km au nord d'Ammerschwihr, faisait partie des territoires des comtes de Lupfen, voir Lucien Sittler, « Kientzheim », dans Raymond Oberlé, Lucien Sittler (dir.), Le Haut-Rhin. Dictionnaire des communes, Colmar, 1981, 3 vol., ici vol. 2, p. 728-733, en particulier p. 729. Johann von Lupfen avait fondé un marché à Kientzheim en 1422, ce qui causa des tensions avec la ville voisine de Kaysersberg, à qui il faisait concurrence, cf. Olivier Richard, « Mobilisieren, außer Acht lassen, erfinden – wie die elsässischen Reichsstädte im Spätmittelalter mit ihrem Status umgehen », dans Mathias Kälble, Helge Wittmann (dir.), Reichsstadt als Argument, Petersberg, 2019, p. 61-82, ici p. 72.
78.Rappen a été rajouté après-coup, à la place de stebler écrit à l'origine.
79.Husfúr, l'activité du husfúrer, le boulanger à domicile (hus), cf. Jacques Hatt, « Les métiers strasbourgeois du XIIIe au XVIIIe siècle », Revue d'Alsace 101, 1962, p. 51-78, ici p. 52. Si à Strasbourg ou Bâle, boulangers et husfúrer étaient bien distincts, dans une petite ville comme Ammerschwihr, ça n'était visiblement pas le cas.
80. Teisem, levain, voir Himly, Dictionnaire, op. cit., p. 223.

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Olivier Richard (éd.), Premier livre de statuts et de serments d'Ammerschwihr (1448-1485) - ADHR E dépôt 4 BB 1, ARCHE UR3400 (Université de Strasbourg) (« LMRS. Livres Municipaux du Rhin Supérieur »), 2021, #adhr_e_depot_4_bb1-29, en ligne : <http://num-arche.unistra.fr/lmrs/adhr_e_depot_4_bb1.xml/adhr_e_depot_4_bb1-29>. DOI de l'édition complète : <https://doi.org/10.34931/wy7n-qr48> (consulté le 17-09-2024).